« Désenclavement sanitaire des îles du Sine Saloum au Sénégal par la mise en place d’une ambulance fluviale – Unité Sanitaire Mobile »
Introduction : rappel des objectifs du projet
Le projet « Désenclavement sanitaires des îles du Siné Saloum », démarré en août 2007 pour une durée de trois ans, a pour objectif d’améliorer la situation médico-sanitaire des îles de la région du Siné Saloum grâce au développement de quatre axes principaux qui sont :
– la mise en place d’un service ambulancier fluvial
A travers cette activité, VSF souhaite doter le système sanitaire local d’un moyen de transport adapté et renforcer les compétences des personnels de santé locaux dans la prise en charge des malades. Initialement, le projet prévoyait la mise en place d’une ambulance fluviale destinée à transférer les malades des postes de santé vers le centre de santé (hôpital) de référence de Foundiougne, mais 7 ambulances fluviales ont été, entre temps, données aux îles du Siné-Saloum dans cet optique par le Ministère de la Santé sénégalais. Nous avons, en concertation avec nos partenaires locaux, décidé de remplacer cette ambulance par quatre petites « pirogues » qui faciliteront l’acheminement des cases de santé vers les postes de santé. Ce changement stratégique nous a obligé à repenser le projet, c’est pourquoi un retard d’un an est à déplorer aujourd’hui. Un certain nombre d’activités ont cependant pu être menées depuis, même si cette activité n’est pas achevée fin 2010.
– le renforcement des compétences des personnels de santé de la région
A travers cette activité, VSF souhaite apporter un soutien au renforcement des compétences en terme de formation à l’urgence des personnels médicaux locaux, grâce à des sessions de formation. Des sessions de formation ont été tenues. Cependant, un certain nombre d’activités reste à mener afin d’atteindre les objectifs prévus initialement.
– le soutien aux actions de soins et prévention santé
L’isolement géographique de la zone a pour corollaire un manque de personnel médical compétent (agents de santé, infirmiers, médecins, obstétriciens, ophtalmologues, sages-femmes, dentistes,…) et un déficit de lien entre les différents niveaux de structures (cases -> postes de santé -> centres de santé). Le projet permet, au-delà de l’évacuation d’urgence et du référencement des patients, de doter le district de moyens de transport facilitant la mobilité de ses soignants. Ce moyen de transport, adapté au développement des consultations itinérantes, aux campagnes de vaccinations et d’informations santé, renforce le lien entre structures et personnels soignants et fournit un service de soins de santé de meilleure qualité. VSF, qui a une expérience de plusieurs années dans la médicalisation itinérante, accompagne les personnels de santé locaux dans leur travail, plusieurs mois par an, afin de leur dispenser une formation continue. Ces activités ont été développées au cours des trois années de projet.
– le monitoring et la capitalisation des actions menées dans le cadre du programme
Afin d’inscrire le partenariat de VSF avec le district sanitaire dans une démarche de long terme et adaptée aux besoins, le projet prévoit une activité de suivi et de capitalisation des actions engagées, de même que des activités d’éducation à la santé. Par ailleurs, les actions d’éducation à la santé ayant un grand impact sur les populations bénéficiaires, et notamment les enfants, il sera important de les poursuivre au moins un an de plus, de capitaliser ces méthodes et de les transmettre à nos partenaires scolaires. Cette démarche assurera la pérennité de cette action.
Partenaires du projet
Les principaux partenaires de ce projet sont le Conseil Régional de Bretagne, la société Alliage, les chantiers maritimes Jeanneau et le Conseil Général du Nord Pas de Calais. Chaque partenaire joue un rôle crucial dans ce projet, et le soutien de tous fut nécessaire jusqu’au terme de ce projet important qui a pris un peu de retard du fait d’éléments d’ordre politique au Sénégal, éléments indépendants de notre volonté et qui nous ont obligé à repenser le projet pour en préserver la pertinence.
Conclusion
Le projet de désenclavement des îles du Saloum par la mise en place d’un service ambulancier fluvial fut le premier projet de grande envergure que VSF a initié.
Ce projet fut pour notre équipe un véritable enseignement et un chemin vers de nouveaux modes de travail et une certaine professionnalisation. De sa rédaction au rapport final, en passant par sa mise en œuvre effective et les relations avec nos partenaires, nous avons énormément appris sur la conduite de projets de développement. En ce sens, ce projet fut très bénéfique pour notre structure et retentit sur la conduite des projets qui lui ont succédé. Ce projet s’inscrit dans l’évolution de l’association vers des actions pérennes, durables, impliquant un partenariat renforcé avec l’ensemble des acteurs sénégalais, des équipes de terrain aux administratifs jusqu’à Dakar. Grâce à ce projet, nous avons formalisé nos relations avec le district sanitaire de Foundiougne par la signature de convention cadre et de conventions spécifiques sur ce projet et ceux qui lui ont succédés.
Mais sa qualité de premier projet explique en partie les raisons du retard accumulé durant ces 3 ans, et le fait qu’au terme de la durée initialement prévue, le projet accumule un retard effectif de 18 mois sur sa partie emblématique, à savoir la mise en fonctionnement des pirogues ambulances. Celles ci sont actuellement au Sénégal. Elles seront remises officiellement aux autorités sanitaires de Foundiougne durant le premier semestre 2011.
Une autre raison de ce retard est dû à une redéfinition du projet en tout début, du fait de la dotation par l’Etat sénégalais de pirogues ambulances aux postes de santé, nous imposant de réfléchir à une autre action du même type. Nous avons réfléchit pendant un an à une autre forme d’action. Nous avons opté pour la dotation d’unités plus petites, plus nombreuses, servant des structures plus proches mais nécessitant des contacts plus fréquents.
Les volets complémentaires de ce projet ont été réalisés.
La formation des personnels soignants locaux, « au lit du malade » fut réalisée par nos équipes expatriées, au plus près des demandes et des besoins de ces soignants, puisque directement au contact avec leur réalité, dans les villages. Nous déplorons que des formations plus structurées n’aient pu être réalisées. Le district sanitaire de Foundiougne, principalement son médecin chef, ne nous ont pas fourni dans les temps la proposition de formation alors que nous assurions sa réalisation (cf document joint).
L’éducation à la solidarité fut réalisée dans les écoles de Bretagne mais aussi dans d’autres écoles de France, grâce au retour de nos équipes enseignantes, via les partenariats scolaires, mais aussi grâce aux soignants de VSF qui sont intervenus auprès des élèves des écoles primaires et collèges participants à nos programmes d’échange.